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dimanche 16 octobre 2011

Cessez De Nous Dire Comment Nous Devons Vivre

Image issue du projet Quiet par Alfred Cromback

"Si vous n'avez rien de positif à dire, ne dites rien."

C'est la petite phrase que j'ai lu dans la sidebar du blog d'Hélène. Tout de suite, je me suis dit : quelle bonne idée! C'est vrai qu'il y en a marre des gens qui se moquent des autres ou de ceux qui ont la critique un peu trop facile/rapide. Moi la première, je l'avoue. Je me voyais déjà appliquer cette espèce de mantra dans la seconde, pour me sentir remplie d'ondes positives.

Et puis, j'ai réfléchi. Je me suis demandée pourquoi nous laisser influencer par une phrase comme celle-ci? N'ai-je pas le droit de parler comme bon me semble? Suis-je obliger de tourner 7 fois ma langue dans ma bouche avant de parler? Dois-je mater toute spontanéité dans mes propos?

Ce qui me dérange, ce n'est pas l'idée de positiver. Oh non! Mais c'est le sous-entendu que cette phrase implique : pas de parole positive = pas de parole tout court. Et ça me gêne. Nous sommes des autres humains remplis de dualités, d'oppositions, de contrariétés. Nous ne pouvons être totalement positifs dans nos démarches tout comme nous ne pouvons être totalement négatifs. Il y a un équilibre* qui s'établit entre ces deux notions et vouloir contrôler par le silence une partie de nous qui a tout autant besoin de s'exprimer que l'autre, je trouve ça contre-nature.

Prenons l'exemple des régimes : il n'est plus à démontrer que notre organisime ne peut vivre uniquement de protéines, ou de glucides ou encore de lipides. Il lui faut nécessairement de tout pour bien fonctionner mais surtout, il faut écouter ses besoins au jour le jour. Ajourd'hui, j'ai plus envie de sucré? Eh bien je m'achète un cookie à la boulangerie du coin. Pourquoi me priver d'un besoin que je ressens (le sucre m'aidera à tenir durant ce long après-midi de cours, par exemple)? Absurde, oui.

C'est exactement le même fonctionnement en ce qui concerne notre attitude extérieure : ce matin je me sens du bonne humeur? Dans ce cas, je ne me prive pas de sortir des mots gentils aux personnes qui m'entourent. Au contraire, il y a quelque chose qui m'agace au plus haut point? Garder cette colère en soi n'est pas plus productif ni meilleur pour le moral (on a tendance à ressasser ce sentiment d'irritation profonde le reste du temps et là, ce n'est pas beau à voir) ; il vaut mieux se décharger d'une façon ou d'une autre en l'évoquant. Sans rentrer nécessairement dans une verve incroyable ou une tempête de haine, mais au moins assouvir ce besoin qui demande à l'être.

La phrase dans la sidebar d'Hélène me semble être tirée du livre L'Art De La Simplicité de Dominique Loreau**. Je ne suis donc pas d'accord avec cette suggestion (qui me semble être plus une injonction qu'autre chose, dans sa tournure).
Je n'ai pas quelque chose de positif à dire mais j'ai besoin de m'exprimer? Je réponds à ce besoin, sans m'infliger une auto-censure absurde qui reviendrait à me renier dans ma condition d'être humain complexe. Parce que c'est notre complexité et nos différentes façons de nous exprimer qui font notre richesse.

*Bien sûr, il y a les personnes chez qui le côté positif (toujours souriant, peu facilement contrariable etc) est plus prononcé que chez d'autres, on connaît tous cela. Tout comme il y a es personnes qui réagissent au quart de tour et qui ont tendance à voir le verre à moitié vide. Encore une fois, c'est une question de NATURE.

**Livre que je n'ai pas lu.
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13 commentaires:

  1. Ta réflexion est intéressante... même si, personnellement, je me rends compte que trois fois sur quatre, quand j'exprime quelque chose de négatif, je finis par le regretter. Il y a des fois où il est sain et même nécessaire d'exprimer un désaccord, un mécontentement, une colère. Mais souvent, quand je dis quelque chose de négatif, c'est juste une râlerie qui n'arrange rien et qui, au contraire, me conforte dans mon état d'esprit du moment. Du coup, j'essaie d'éviter autant que possible.

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  2. @ Armalite C'est là qu'il faut bien réussir à définir si cette colère est réelle ou si c'est juste un mot méchant assené sans raison valable.

    C'est dans ce dernier cas que l'on regrette comme tu le dis. Mais je pense que c'est aussi comme ça que l'on peut réussir à définir ce qui a des raisons d'être exprimé de ce qui n'en a pas. Apprendre de ses erreurs, en quelques sortes ;-)

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  3. Même si l'on regrette ce qu'on va dire, c'est souvent plus fort que nous. Se retenir ne fait qu'aggraver notre colère (enfin pour ma part au moins). Cela se saurait si l'humain était capable de ne PAS prononcer des choses négatives.
    Après évidemment, comme tu le dis, c'est une question de nature. Mais qui n'a jamais été énervée par la fille tjs gentille qui ne dit jamais un mot plus haut que l'autre? S'énerver, et ne pas toujours être linéaire, c'est aussi faire preuve de personnalité.

    Bon je ne pousserais pas la réflexion trop loin non plus (on est dimanche après tout!!).

    Bisous poulette

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  4. @ Solenn toute gentillesse est bonne à dire, mais toute colère aussi. Je suis complètement d'accord : moi aussi, quand je contiens trop mon énervement, je me sens mal, ça m'énerve encore plus et ça pète deux fois plus fort.

    Mais c'est la même chose quand je me sens bien : si je veux dire quelque chose de positif (pour reprendre le terme plus haut) mais que pour X raison je ne le formule pas, je me sens contrainte et frustrée et cela se transforme en colère.

    Alors est-ce que la colère ne serait rien de plus que de la gentillesse frustrée et refoulée?

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  5. La colère serait presque l'exact opposé de la gentillesse (ou disons plutôt de l'envie de gentillesse). Je ne suis pas du genre à retenir mes compliments non plus (bon sauf quand je me dis que les gens vont me prendre pour une psychopathe, par exemple si je ne connais la personne ni d'Eve ni d'Adam).

    Disons alors que la colère et "'envie de gentillesse" sont indissociables.

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  6. (c'est quand même plus intéressant ce genre de discussions que l'optique ondulatoire que je me suis tapée aujourd'hui)!

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  7. @ Solenn élever un peu le débat ne fait pas de mal ;-) (optique ondulatoire??? C'est pas un truc pour apprendre à te pendre? :p)

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  8. Ah mais ça c'est parce qu'il ya une loi qui dit (et je ne l'ai pas inventée), si tu penses ou tu agis négatifs, tu attires le négatifs. C'est la loi de l'attraction. Après c'est une question de superstition. Perso je ne suis pas 100% contre cette idée (question de vérification personnelle)
    Pour le reste, je suis bien d'accord avec toi, on n'est pas obligé de mener la vie qu'on nous avait dit de mener. Mais tenter de ne pas rester dans son marasme indéfiniment, c'est bien aussi (et je dis ça car ya des spécialistes de la mauvaise humeur)

    :)

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  9. @ Odile Sacoche Oui, il y a une différence entre s'exprimer à un moment donné pour faire part d'un ressenti (que ce soit positivement ou négativement) et rester dans une attitude négative, on est entièrement d'accord :-)

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  10. Qu'est ce qui te fait dire que cette phrase vient de L'art de la simplicité ? Je l'ai lu, et ça m'étonnerait que ce soit dedans parce que ce n'est pas vraiment le message du livre que de ce censurer.

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  11. @ Lily j'ai dit "il me semble". C'est que Hélène avait fait une vidéo concernant ce livre et qu'elle avait également dit qu'elle mettrait sûrement quelques extraits sur son blog, dans sa rubrique "Brèves". D'où mon hypothétique déduction.

    Mais après, peut-être que je me trompe. Dans tous les cas, ce n'est pas du livre dont il est question ici, mais de la phrase en elle-même :-)

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  12. L'homme est proéïforme, difficile de lutter contre cette donnée. Xx Muse

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  13. ah ok :) Je ne suis pas son blog, donc je n'avais pas connaissance de cette décision !
    en tout cas je suis bien d'accord avec toi : s'il fallait intérioriser tout ce qui n'est pas positif, on ne vivrait plus vraiment.

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