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vendredi 14 novembre 2014

Sur L'escalier Face Au Port

{ Binic 8-11-14 }

Je savais que je n'allais pas rentrer indemne de ce week-end à Binic. Je le sentais bien avant même qu'il ne commence. Ce petit pressentiment qui te tort le ventre d'excitation, de folie. Les yeux qui pétillent quand j'y pensais. Et la peur aussi, cachée un peu quelque part. Loin au fond. Mais pas trop loin non plus, pas trop au fond, histoire de donner la petite dose de stress nécessaire.
Tout ça, ça fait un mélange dans le corps et dans la tête. Et tu sais que tu ne rentreras pas de là comme tu y es arrivé.


C'est le week-end du 11 Novembre.
La journée du vendredi est interminable au travail. Parce que y a le départ juste après.
Parce qu'on est des gamins finalement.
Parce qu'on va vivre une vraie coupure.
BOUM !
4 jours passés dans une maison face au port avec une bande de 19 amis qui attendent tous la même chose. Souffler et vivre pendant ce week-end. Souffler de la routine. Vivre le moment.

Il fait nuit et froid à 20h sur le port de Binic. Mais la maison est grande et on on est trop contents. La nuit et le froid, on les laisse dehors.
Et puis y a cette petite adrénaline de début de vacances qui brûle. Quand rien n'est encore fait et que tu poses ton stylo sur une page vierge qui t'offre la promesse d'une jolie histoire.
Mes pieds posés sur le parquet pour la première fois dans un lieu inconnu et la sensation que tout est possible ici.
Ce n'est plus ma vie mais mon week-end. J'en fais ce que je veux. Je suis qui je décide d'être à ce moment précis.
Ma vie est restée à Nantes tout à l'heure.
Je ne rentrerai pas indemne, non.

Les copains arrivent au compte-goutte. Les verres se remplissent vite et ne désempliront pas du week-end. À l'image de la vie qui se déverse dans cette maison à chaque arrivée.
La tête tourne, les éclats de rire, la joie dans les yeux, la complicité d'un groupe, l'amour des retrouvailles de ceux qui ne se voient pas si souvent.
Un clin d'oeil, un hochement de tête, une vanne, des folies, de l'amour, des cris, des larmes, des confidences, des cigarettes, une bière, deux bières, des bières.
Un week-end.

Et j'absorbe tout ça. La vie autour de moi, je la prends. Je crois même que je la prends 10 000 fois plus que les autres
Parce que j'en ai cruellement besoin. Plus que je pensais je remarque. C'est bizarre.
Mais tout est possible ce week-end, on a dit.
Il y a ce moment aussi. On est assis sur l'escalier face au port. Et il y a des mots qui passent sa bouche pour atteindre mon dedans. Des mots qui me font frissonner, qui me touchent, qui me tuent, qui sont comme une tempête dans mon corps. Dans mon coeur. Des mots beaux et qui, au son de sa voix, résonnent profondément.
Je ne sais pas quoi dire. Ça résonne. Je hoche la tête, petit sourire en coin, timide. Je renifle. Non, je ne pleure pas mais je détourne quand même le regard, histoire de. J'allume une cigarette et je me concentre sur le tabac qui rougit.
"Comme mes joues", je me dis.
Je tire un peu plus fort sur la cigarette.

La vie est belle à Binic, le vent souffle fort, la pluie nous embête pas trop ça va, et puis de toute façon c'est joli les gouttes qui perlent sur la vitre de la chambre.



Je partage des moments inattendus avec des belles personnes. On escalade des rochers. Je ramasse des coquillages. On court sur les sentiers qui surplombent la plage. On mange des gâteaux qui ont le coeur chocolat qui coule. On coule tous à ce moment précis. Parce qu'on comprend à quel point on vit pleinement la vie, ce week-end. On la mange, on la rigole, on la picole, on la fume, cette vie.

Et puis là bon, faut rentrer quand même. Laisser à Binic nos aventures.
Pour mieux garder avec nous l'avalanche de jolis souvenirs qu'ont partage désormais tous ensemble.
C'est notre secret, ce petit week-end d'accord ?
Notre pilule miracle qui nous guérira quand ça ira pas une fois qu'on aura ré-enfilé l'uniforme de nos vies.

Ou pas. Ceux qui ont vu leur vie bouleversée à Binic ne remettront plus jamais cet uniforme.
Je ne le remettrai pas.

J'ai changé. Je ne suis pas rentrée indemne.
On était sur l'escalier face au port.


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6 commentaires:

  1. binic sa rime avec picnic en plus :)

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  2. Tes photos sont si jolies ! Tu as du passé un super weekend (et en plus j'ai vu sur Insta que tu avec bien mangé !!)
    Bisous :)

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  3. Ton texte est si joli poulette, j'ai adoré te lire! Tu as l'air d'avoir beaucoup changé (putain tes cheveuuuuux (c'est trop beau)) depuis la dernière fois que je t'ai vue (en même temps, c'était au paléolithique non?), mais je te trouve toujours aussi chouette dans tes mots et dans tes vidéos.En tout cas, tu as l'air d'être heureuse, alors je suis contente <3 Faut quand même qu'on réussisse à se voir quand tu viendras sur Paris (ou moi sur Nantes, mais mon petit doigt me dit que ce n'est pas pour tisuite tisuite).

    Gros bisouuuus

    Solenn

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