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mardi 13 septembre 2011

Mes Amis, Mes Amours



Voilà un livre que j'ai dévoré en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. La chose qui m'a le plus plue? C'est de ressentir dès les premières lignes un attachement pour Matthias et Antoine, les deux protagonistes de l'histoire.

Pourtant, j'ai longuement hésité avant de m'avancer vers la caisse de la librairie avec ce livre sous le bras. J'ai lu et relu la quatrième de couverture, soupesant chaque mot du résumé. Une histoire sur deux hommes célibataires, meilleurs amis et chacun père d'un enfant, qui décident de vivre sous le même toit mais avec interdiction de recevoir des femmes, ne serait-ce pas un peu barbant? Et puis, je me suis dit que si cela avait été l'histoire de deux femmes dans la même situation, je n'aurais pas hésité une seconde, trop contente de me plonger dans leur vie. Parce que ça aurait été des femmes et que j'avais l'impression que ce genre d'histoire ne pouvait coller qu'à ce sexe. Bonjour l'ouverture d'esprit...

Alors je me suis lancée, faisant un pied de nez à mon sexisme masculin déplacé.

Grand bien m'en a pris! Voilà une histoire simple. Une histoire de vie. Sans fioriture, sans grand drame, sans intrigue abracadabrantesque qui ne laisse pas de répit au lecteur.
Ici, on se laisse guider par l'écriture fluide de Mar Levy, on s'attache à chaque personnage, on ressent leur souffle de vie, on se laisse entraîner aux rythmes des Eurostar qui s'enchaînent, et plus fort que tout, on se rêve une vie dans le quartier londonien de South Kensington. Et me faire rêver de ça, à moi qui disait quelques jours plus tôt mon indifférence, voire mon mépris (si, si, il faut le dire) de Londres, il faut être sacrément doué.

Plus je m'enfonçais dans ma lecture, plus l'envie de retourner dans cette ville que je n'avais su apprivoiser s'est fait pressante. Il faut dire que je n'ai pas eu l'occasion de visiter South Kensington, si ça n'a été quelques pauses déjeuner chez Paul à la sortie de la station de métro. Un complet thon, s'il vous plaît (le français est poli) furent les seuls mots prononcés là-bas. Je ne me sentais pas d'humeur aventurière à l'époque, trop blessée par l'accueil londonien. "Tous les mêmes" était ma vision des quartiers de la ville auxquels je ne laissais aucune chance de me surprendre agréablement. Ouverture d'esprit bis...

Mais voilà, absorbée par ce livre et surprise de ces descriptions londoniennes, je me dis que j'ai sûrement loupé quelque chose. Peut-être aurais-je pu trouvé dans ce quartier cette chaleur qui me manquait? Peut-être y aurais-je trouvé une Yvonne qui m'aurait servie sa fameuse crème au caramel pour laquelle je serais revenue chaque jour, éloignant de moi le nuage noir de l'abandon et du retour à Nantes? Peut-être...
Mais la vérité? C'est que je ne savais même pas qu'il existait un quartier français à Londres, avant qu'on ne me le dise que plus tard pendant mon séjour. Je ne savais pas qu'il y existait un lycée français. Je ne savais pas que la France était si proche de moi. Je ne savais pas. Je ne savais pas.
J'aurais aimé le savoir et laisser à Londres une chance de lui pardonner l'enfer dans lequel j'ai eu l'impression de vivre deux mois durant. Mais il était trop tard.

Alors cette histoire est un beau cadeau qui me réconcilie en mots avec cette ville. Ou tout du moins, avec un quartier de la ville dans le quel je n'ai pas mis les pieds. Se réconcilier avec l'inconnu, je trouve ça jolie comme idée.

PS : je ne savais même pas qu'un film adapté du livre était sorti au cinéma... Décidément, le renseignement n'est pas mon fort. D'un côté, je préfère lire le livre sans avoir en tête des visages imposés de personnages. La réalité physique colle rarement à l'imaginaire du lecteur.
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